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Faire le bon choix

Déterminer le bon type d’alimentation pour une camionnette n’a jamais été aussi complexe.

Il fut un temps où les gestionnaires de parc n’avaient à choisir qu’entre l’essence et le diesel lorsqu’ils achetaient une camionnette. Aujourd’hui, l’offre s’est considérablement élargie, entre les différentes formes d’électrification et les carburants alternatifs. Et dès que des objectifs de durabilité s’ajoutent à l’équation, les décisions se compliquent encore davantage.

« Tout commence par la définition claire des priorités », explique Charlotte Argue, directrice principale, Mobilité durable, chez Geotab. « Une fois les besoins opérationnels établis, comme la charge utile ou les exigences liées aux parcours, il faut préciser les objectifs de réduction des émissions. Ces orientations servent ensuite à bâtir la stratégie et l’analyse de rentabilité qui permettront de comparer les motorisations. La faisabilité opérationnelle doit être validée d’emblée. »

Coût total de possession

Même si l’aspect environnemental entre en ligne de compte, aucun gestionnaire ne peut ignorer le coût total de possession (TCO). Les écarts de prix entre les motorisations sont parfois si importants qu’ils deviennent déterminants.

« Un véhicule électrique ou alimenté par un carburant alternatif coûte souvent plus cher au départ, mais cet investissement doit être compensé par des coûts d’utilisation plus faibles », poursuit Mme Argue. « Le carburant reste la principale dépense variable. La télématique fournit une vision précise de la consommation et de l’historique de recharge, ce qui permet d’établir un coût au kilomètre fiable. Mais pour comparer les TCO, il faut aussi anticiper les dépenses futures. »

Pour obtenir une analyse complète, un parc doit donc estimer la consommation énergétique de chaque motorisation, puis appliquer les prix correspondants, qu’il s’agisse d’essence, de diesel, de GNC ou d’électricité, afin de prévoir les coûts à long terme.

Vient ensuite la question de l’entretien. « Les parcs doivent bien saisir les coûts de maintenance et de réparation associés à chaque technologie », ajoute Mme Argue. « Les VÉ nécessitent généralement moins d’interventions mécaniques, mais certaines pièces peuvent être plus difficiles à obtenir. »

Les habitudes d’utilisation influencent elles aussi la rentabilité. « Un kilométrage annuel élevé ou une longue durée de conservation favorisent les motorisations qui permettent d’accumuler des économies substantielles », précise-t-elle. « Dans le cas des VÉ, la rentabilité dépend en grande partie du kilométrage nécessaire pour compenser le coût de la batterie. »

Les capacités de charge et de remorquage doivent également être prises en compte. « Chaque véhicule doit être choisi en fonction des besoins réels », note Mme Argue. « Pour les VÉ, il faut aussi tenir compte de la réduction d’autonomie lorsqu’ils transportent une charge importante. »

Dès que le carburant envisagé n’est plus l’essence ou le diesel, l’accès au ravitaillement devient un enjeu clé. « Il faut déterminer où et comment les véhicules seront alimentés, en route ou au dépôt », explique Mme Argue. « Les temps d’immobilisation doivent permettre la recharge ou le ravitaillement. La télématique aide à vérifier si l’infrastructure actuelle peut réellement soutenir la transition. »

Le facteur climatique

Au Canada, les écarts de température influencent fortement les performances des véhicules. « Certains carburants réagissent beaucoup plus au froid ou à la chaleur que d’autres », rappelle Mme Argue. « La télématique permet de suivre des données comme la température du liquide de refroidissement ou l’état de la batterie, ce qui aide à comprendre l’impact du climat sur l’autonomie et le comportement du véhicule. C’est essentiel lorsqu’on évalue une nouvelle motorisation. »

L’effet est particulièrement marqué pour les VÉ à batterie, dont la source d’énergie dépend entièrement de réactions chimiques sensibles aux variations de température.

« Le froid ralentit les réactions internes et réduit la puissance et l’autonomie. La chaleur augmente l’effort du système de gestion thermique, ce qui accélère la dégradation de la batterie », explique Mme Argue. « Contrairement aux véhicules hybrides ou à combustion, les VÉ n’ont aucune source d’énergie secondaire pour compenser ces pertes. La température devient donc un paramètre clé de la planification. »

La valeur de revente demeure également difficile à prévoir. « Les camionnettes électriques sont encore récentes sur le marché, ce qui complique l’estimation des valeurs résiduelles », précise Mme Argue. « L’état de la batterie jouera un rôle central. Même si les VÉ légers affichent une dégradation faible, il est trop tôt pour tirer des conclusions pour les véhicules plus lourds. »

Gaz naturel

Joe Korn, consultant en développement durable chez Holman, estime que le gaz naturel a un fort potentiel, mais surtout pour les véhicules lourds. « C’est une solution très efficace pour les camions de classe 7 ou 8 », affirme-t-il. « Pour les camionnettes, en revanche, le retour sur investissement est rarement intéressant. »

Les systèmes GNC destinés aux véhicules légers sont en effet plus complexes, puisqu’ils nécessitent une double alimentation essence et gaz naturel. Cela peut affecter le comportement routier et compliquer l’entretien, ce qui amène M. Korn à déconseiller cette option pour les camionnettes.

Il rappelle toutefois que les carburants gazeux comme le gaz naturel ou le propane sont souvent choisis pour des raisons économiques. « Si votre parc peut réellement profiter de coûts de carburant plus bas, l’option mérite d’être considérée », ajoute-t-il.

La durabilité comme stratégie

Pour certains parcs, le choix d’un carburant alternatif vise surtout à réduire les dépenses. Pour d’autres, il s’inscrit dans une démarche plus large axée sur la durabilité. Pour ces derniers, M. Korn recommande d’aborder la question différemment.

« Il faut attribuer une valeur concrète à vos objectifs de durabilité », souligne-t-il. « Quelle importance votre organisation accorde-t-elle à la réduction des émissions ? Risquez-vous de perdre des clients si vous ne montrez pas plus de responsabilité environnementale ? »

La réflexion dépasse donc la simple analyse de coûts. « L’enjeu n’est pas seulement ce que vous allez faire, mais les raisons qui vous poussent à le faire », dit-il. « Si votre priorité est strictement financière, d’autres motorisations pourraient être plus appropriées. »

La transition vers des carburants alternatifs ou l’électrique constitue un changement majeur. « Cette évolution peut susciter des résistances », reconnaît M. Korn. « Sans une motivation claire et un soutien interne solide, la transition risque d’être difficile. Mais si votre objectif est la durabilité et que l’organisation s’engage pleinement dans cette voie, les efforts consentis porteront leurs fruits. »

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