Le coût des tarifs douaniers

Voici quelques stratégies pour contrôler les coûts sans repousser le renouvellement.
Les organisations de gestion de parc se sont à peine remises de la pandémie, période durant laquelle leurs budgets ont été durement sollicités pour répondre à de nouvelles exigences : nettoyage accru, aménagements des lieux de travail, technologies adaptées au télétravail, et bien d’autres changements.
La pandémie est terminée, mais la chaîne d’approvisionnement liée aux parcs de véhicules (tant pour les véhicules que pour les pièces) tarde à retrouver son rythme. Les délais de commande de nombreux types de véhicules sont encore deux fois plus longs qu’avant la pandémie. Et voilà que l’incertitude et une hausse potentielle des prix entre en jeu.
Les tarifs douaniers imposés par le gouvernement des États-Unis auront des répercussions considérables et obligeront les organisations à prendre des décisions difficiles en matière de conservation et de renouvellement des véhicules. Une telle situation aurait déjà été compliquée en temps normal, mais survenant si peu de temps après la pandémie, son impact est d’autant plus important.
Remplacer ou réparer
Tous les bons gestionnaires de parc le savent : remplacer les véhicules à temps – c’est-à-dire à la fin de leur cycle de vie optimal – permet de réaliser des économies. En période de restrictions budgétaires, il peut toutefois être tentant de reporter ces remplacements. Cette approche permet de reporter des investissements coûteux, mais elle engendre une hausse des coûts d’entretien, de consommation de carburant et des temps d’arrêt. Au final, cela coûte plus cher à l’organisation, alors qu’il existe de meilleures stratégies pour économiser sans devoir retarder le renouvellement.
Cahier des charges : J’ai récemment travaillé avec une organisation dont le fabricant affirmait que le cahier des charges de leur ambulance atteignait 13 sur 10 en complexité. Autre exemple parlant : un service de pompiers a été critiqué pour avoir fait grimper les coûts d’un cahier des charges standard de plus de 40 %, notamment en ajoutant un drapeau national lumineux sur la calandre.
Il faut privilégier des exigences techniques fondées sur les besoins plutôt que sur les envies, afin d’investir dans ce qui compte vraiment. C’est un processus complexe, mais l’établissement d’un comité de rédaction des cahiers des charges, un sondage sur les besoins de l’équipement auprès des utilisateurs, et l’adoption d’exigences techniques communes (incluant les ententes d’achat groupé) contribuent tous à la maîtrise des coûts.
Dimensionnement optimal : Le suivi de l’utilisation du parc et la prise de décisions basées sur les données permettent à une organisation de réaliser des économies. Des bilans annuels de l’utilisation, accompagnés de justifications pour la conservation des véhicules de réserve ou peu utilisés, contribuent à instaurer une culture de mobilité et de réduction des coûts. Il ne suffit pas que le nombre de véhicules soit optimal : il faut aussi que chaque véhicule soit adapté à la fonction qu’il remplit.
Les organisations devraient mettre en place des politiques de révision annuelle visant à repérer les actifs à retirer, à remplacer ou à redéfinir selon l’usage. Elles devraient aussi envisager de partager ou mutualiser certains véhicules entre les services. Enfin, il est judicieux de faire alterner les véhicules très utilisés avec ceux qui le sont moins, afin d’équilibrer leur utilisation.
Productivité des mécaniciens : Dans les parcs publics, la productivité moyenne des mécaniciens est de 70 %. Cela signifie qu’en tenant compte des pauses, vacances, congés maladie et formations, un mécanicien passe 70 % de son temps à l’atelier.
Si une organisation investit dans une analyse des processus et parvient à améliorer la productivité de 5 à 10 %, elle réalisera des économies. Ces analyses révèlent souvent des inefficacités comme : l’attente ou les déplacements pour récupérer des pièces, le transfert de véhicules entre les services et l’atelier, ou encore le recours à des fournisseurs externes pour l’entretien.
Ces audits permettent de cerner les tâches qui éloignent les mécaniciens de l’atelier et de proposer de meilleures solutions pour maximiser leur rendement. Les mécaniciens pourront ainsi effectuer davantage de travaux à l’interne, réduisant ainsi les immobilisations et les coûts liés à la sous-traitance – souvent plus élevée.
Les gestionnaires de parc seront inévitablement appelés à reporter le renouvellement de leur parc en période difficile. Il leur revient alors d’informer clairement les décideurs que cette approche n’est qu’une solution de court terme, aux lourdes conséquences à long terme, et qu’il existe de meilleures façons d’améliorer l’efficacité des opérations.