La solution des autocars pour les déplacements intercités

Longtemps relégué à l’unique solution pour les voyageurs qui ne possèdent pas de voiture, l’autocar fait aujourd’hui partie des options pour le transport intercité sur de courtes et moyennes distances. Une option qui a grandement évolué.
Avec l’étalement urbain qui se poursuit partout au pays et les changements sociaux qui ont allongé les heures de pointe sur nos routes, la recherche du meilleur moyen pour se déplacer du point A au point B est devenue tout un défi.
Orléans Express est l’un des joueurs importants au pays dans le transport interurbain par autocar. Avec sa soixantaine d’autocars, l’entreprise dessert plus de 35 destinations au Québec et en Ontario et transporte à bon port plus de 600 000 passagers par année. L’opérateur d’autocars intercités est la propriété du Groupe Keolis, dont le siège social est à Paris, mais qui est détenu à 30 % par la Caisse de dépôt et placement du Québec. En plus du transport par autocar, Keolis Canada opère le train léger KGR (Keolis Grand River) à Waterloo en Ontario. L’entreprise a aussi étendu ses activités un peu partout au pays. En décembre dernier, Keolis a fait l'acquisition de Pacific Western, qui opère en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario.
« On est donc devenus pancanadien, d’un océan à l’autre », nous dit Alain Petit, vice-président des opérations pour le Québec, pour Keolis Canada.
Le transport par autocar vit une réalité bien différente d’une province à l’autre, le Québec et la Colombie-Britannique étant fortement réglementés, tandis qu’en Ontario et ailleurs dans l’ouest, le libre-marché est roi. La réglementation assure au Québec un meilleur niveau de service dans les régions éloignées, ce qui n’est pas nécessairement le cas ailleurs.
« La Commission des transports du Québec exige des transporteurs qu’ils desservent même les régions plus éloignées, pour le bien des passagers, pour le bien de la clientèle. Dans les provinces où ce n'est pas réglementé, où il y a des guerres entre les transporteurs, en bout de ligne les transporteurs vont où il y a du profit à faire, nonobstant les besoins de la population des régions éloignées », explique Alain Petit.
Une option qui gagne à être connue
Dans les corridors les plus achalandés, le voyageur peut compter sur différents moyens pour arriver à destination. Entre Montréal et Toronto, les choix sont multiples : avion, train et voiture entrent en compétition avec l’autocar. Entre Montréal et Québec, l’avion est une option moins populaire. Et pour Martin Latulippe, directeur des opérations d’Orléans Express, le train n’est pas le véritable concurrent.
« Pour nous, la complexité du réseau ferroviaire fait que finalement on ne considère pas le ferroviaire comme étant une menace directe à notre pérennité ou à notre croissance. » La véritable concurrence est plutôt du côté de l’auto solo.
« Chez Orléans, le département de marketing a identifié l'autosoliste, qui recherche la flexibilité absolue. Il n'y a aucun autre mode de transport qui puisse lui offrir cette flexibilité, autre que sa propre voiture. C'est un segment très difficile à convaincre. » Comment alors amener ce voyageur à opter pour l’autocar?
« L'idée ce n’est pas de le convertir. C'est d'amener les gens à vivre l'expérience du transport en autocar pour que ça fasse partie des alternatives, sachant que le but ce n'est pas dans l'absolu de convertir tout le monde. Mais déjà, le fait que les gens pensent à certains moments à ce mode-là, puis finalement délaissent progressivement l’auto, ça va avoir un impact. Et aussi il y a tout le facteur d’écoresponsabilité. »
Le confort, un critère clé
Pour convaincre la clientèle, les transporteurs comme Orléans Express comptent sur leur partenariat avec le principal fabricant d’autocars au pays : Prevost.
« On a probablement l’une des flottes les plus récentes de toute l'industrie », souligne Martin Latulippe. « Ça fait partie intégrante de notre positionnement stratégique. Pour être convaincant auprès de la clientèle, il faut qu'ils ressentent la propriété, le confort à bord. »
Et aujourd’hui, le confort est au rendez-vous. En 2023, Prevost a lancé une toute nouvelle génération de son porte-étendard, l’autocar H3-45. « Quand on design un véhicule, on a vraiment trois cibles en tête. On s’assure d'offrir une valeur ajoutée à ces trois clients. Il y a le propriétaire, l'opérateur comme tel comme Keolis, à qui il faut apporter un bénéfice. Il y a le conducteur, parce qu'il faut réaliser que les chauffeurs passent beaucoup de temps dans le véhicule, c'est important qu’ils se sentent bien dans leur environnement de travail. Et il y a finalement le passager, qui recherche une belle expérience en termes de confort, de visibilité », nous dit François Tremblay, président du Groupe Volvo Canada et de Prevost / Autobus Volvo Amérique du Nord.
Pour les opérateurs, les bénéfices de la nouvelle plateforme du H3-45 et de son pendant à trajets courts, le X3-45, sont nombreux : jusqu’à 12 % d’économies de carburant, un entretien plus facile et un véhicule doté des plus récentes technologies. Pour le chauffeur, un cockpit complètement revu, avec un tableau de bord numérique et une interface tactile, qui lui donne accès à toutes les fonctions du véhicule directement sur un écran numérique. Et pour les passagers, le grand confort : en plus d’un espace plus lumineux avec des plafonds blancs, d’une meilleure visibilité grâce aux fenêtres plus larges et de détails comme des porte-bagages en cabine plus faciles d’accès, Prevost offre dans le H3-45 des sièges haut de gamme.
« On a demandé à nos équipes de redessiner les sièges, en s'inspirant de l'automobile. Nos sièges d’aujourd’hui, les Cloud One, ont maintenant l'air des sièges de voiture de performance. On a aussi engagé une équipe d'ergonomistes, qui ont fait des tests pendant un an avec des gens de différentes grandeurs, différents poids, pour s'assurer que les sièges étaient très confortables. Donc on a travaillé sur le visuel et l'aspect confort des sièges, et on est maintenant le benchmark de l'industrie. »
Prevost a aussi travaillé en collaboration avec des partenaires pour offrir une solution de connectivité Wi-Fi qui réponde aux besoins des voyageurs d’aujourd’hui. Le manufacturier basé à Sainte-Claire au Québec peut se vanter de sa position de leader en Amérique du Nord, avec 47 % de parts de marché.
Au-delà du confort et de la modernité indéniable du H3-45, Prevost peut aussi compter sur la force du Groupe Volvo. La synergie entre les membres du groupe, notamment avec Volvo Trucks, permet à Prevost d’offrir un véhicule à la fine pointe grâce aux investissements annuels du groupe de 2,5 milliards de dollars par année en recherche et développement.
« Ça nous donne l'avantage de bénéficier de toutes ces dernières technologies », souligne François Tremblay. « Et notre approvisionnement en composantes est aussi en synergie avec Volvo Trucks, qui vendent 300 000 camions par année. Ça nous permet aussi de bénéficier des économies d'échelle. »
Des autocars modernes, aux technologies de pointe et au confort surprenant, voilà des arguments qui devraient convaincre les voyageurs d’opter pour ce moyen de transport, qui offre aussi l’avantage d’être l’un des plus écoresponsables.