Éviter les erreurs coûteuses liées aux ELD

Qu’elles soient volontaires ou non, les erreurs de conformité peuvent avoir de lourdes répercussions pour une entreprise.
Les dispositifs de consignation électronique (ELD) font désormais partie du quotidien des parcs de camions au Canada comme aux États-Unis. Bien que cette technologie soit en place depuis plusieurs années, de nombreux exploitants peinent encore à se conformer pleinement aux exigences réglementaires.
« Certains chauffeurs oublient encore de se connecter à leur appareil au début de leur service, » explique M. Stephen White, responsable des comptes stratégiques mondiaux chez Geotab. « Plus souvent encore, ils complètent leur rapport à la fin, ce qui génère du temps de conduite non assigné, un problème récurrent dans l’utilisation des ELD. »
Un autre écueil fréquent, poursuit-il, est lié au mauvais branchement ou à la mise à jour incomplète de l’appareil. « Un branchement mal fixé peut suffire à provoquer un dysfonctionnement, » souligne-t-il, ajoutant que certains conducteurs débranchent parfois l’appareil intentionnellement.
Pourquoi faire cela ? « Certains prolongent leur temps de conduite sans penser que le kilométrage continue de grimper. D’autres préfèrent garder pour eux certains trajets, » précise M. White. « Ils ont peut-être fait un détour ou un arrêt en route et ne tiennent pas à ce que cela soit enregistré. »
Un autre oubli fréquent consiste à ne pas changer le statut de service (passer de « conduite » à « repos »). Cela peut survenir, par exemple, lorsqu’ils attendent qu’un quai de chargement se libère. Du côté des gestionnaires, la mauvaise gestion des périodes de conduite non assignées ou l’absence de validation quotidienne des journaux sont d’autres sources d’erreurs.
« Si elles ne sont pas corrigées, ces erreurs répétées peuvent entraîner la non-conformité du parc, » souligne M. White.
Le manque de connaissances
Bien souvent, les erreurs liées aux ELD proviennent d’un manque de compréhension ou de connaissances. « Beaucoup de conducteurs ne sont pas à l’aise avec la technologie. Pour certains, allumer un téléphone peut représenter un défi, » constate M. White. « Je ne dis pas cela par moquerie : il peut y avoir un vrai décalage générationnel ou un manque de familiarité avec les outils numériques. »
Les fautes surviennent aussi quand un conducteur est pressé, fatigué ou doit gérer plusieurs tâches à la fois. « S’il n’y a pas de formation adéquate sur le système ELD, il est facile d’oublier une étape, » ajoute-t-il. « Les entreprises qui ne prévoient pas un bon programme d’intégration ou un accompagnement continu observent beaucoup plus d’erreurs. »
Un manque de communication peut également aggraver la situation. Si les chauffeurs ne se sentent pas à l’aise pour signaler un problème technique, celui-ci risque de perdurer. « Un conducteur peut continuer à rouler avec un appareil défectueux simplement parce qu’il ne sait pas à qui s’adresser, » souligne M. White.
Outre la maîtrise de l’outil, les nouveaux conducteurs doivent aussi connaître les lois qui s’appliquent à eux. « Ils doivent savoir quand faire une pause, combien d’heures ils peuvent conduire, combien de temps passer en cabine de repos, et pourquoi ils ne peuvent pas s’y reposer deux heures avant de reprendre la route, » précise-t-il.
Même les plus expérimentés doivent parfois revoir certaines idées reçues. « Les chauffeurs veulent maximiser leur temps de conduite pour augmenter leurs revenus et cherchent les zones grises, » note M. White. « Ces zones grises n’existent pas vraiment, même si certains persistent à les chercher. »
Sanctions et conséquences
Les pénalités varient selon les provinces ou les États, mais elles peuvent être lourdes. « Si un chauffeur est intercepté et que ses journaux ne sont pas conformes, il peut être immédiatement mis hors service, » souligne M. White. « Et si l’agent applique la loi à la lettre, il ne le laissera même pas déplacer le camion. Il faudra faire appel à une dépanneuse, et cela s’ajoute aux pertes dues à l’immobilisation. »
À cela s’ajoutent les amendes, qui peuvent rapidement s’accumuler, ainsi que les infractions répétées qui font baisser la cote de sécurité du parc. « La cote CSA est déterminante, non seulement pour les assurances, mais aussi parce que de nombreux donneurs d’ordre privilégient les transporteurs les mieux notés, même si d’autres proposent un tarif plus bas, » précise M. White. « Une cote faible peut sérieusement nuire à la réputation d’une entreprise. »
Canada et États-Unis
Les erreurs liées aux ELD peuvent survenir partout, mais les trajets transfrontaliers ajoutent une couche de complexité. « Le Canada et les États-Unis exigent tous deux l’utilisation d’ELD, mais leurs règles sur les heures de service diffèrent, » rappelle M. White. « Le Canada autorise certaines dérogations pour le temps en cabine de repos, ce qui n’est pas le cas aux États-Unis. »
Les conducteurs appelés à franchir la frontière doivent connaître les règles des deux pays, sans quoi ils risquent d’être en infraction sans même s’en rendre compte. « Au Mexique, où la réglementation sur les ELD est encore en phase d’élaboration, les parcs doivent relever des défis supplémentaires en raison d’une application irrégulière des règles, » ajoute M. White.
Pour simplifier ces déplacements, Geotab propose une solution ELD certifiée à la fois pour le Canada et les États-Unis. Il suffit au conducteur d’appuyer sur un bouton pour basculer entre les règles canadiennes et américaines, ce qui élimine toute incertitude et assure la conformité.
Comment éviter les erreurs
Aucun système n’est infaillible, reconnaît M. White, mais combiner une technologie éprouvée, des procédures claires et une formation continue reste, selon lui, la clé du succès.
« Une bonne solution ELD guide le conducteur grâce à des messages qui automatisent au maximum les étapes du processus, » explique-t-il. « Certains systèmes peuvent même avertir les gestionnaires quand un journal est incomplet ou lorsqu’un problème technique survient, afin d’y remédier rapidement. »
Les chauffeurs doivent aussi comprendre l’importance de la conformité. « Quand ils réalisent que des registres précis contribuent à leur sécurité et réduisent leur stress, ils deviennent beaucoup plus engagés, » souligne-t-il.
La réglementation sur les ELD fait désormais partie intégrante des opérations de transport. En s’équipant de solutions fiables et en assurant une formation adéquate, les parcs peuvent maintenir leur conformité, limiter les temps d’immobilisation et réduire les coûts liés aux infractions.