Les raisons derrière la hausse des coûts d’entretien

Les coûts d’entretien augmentent : voici ce qui explique cette tendance.
Partout au pays, les coûts montent en flèche et les entreprises en subissent les conséquences. Les dépenses d’entretien des parcs automobiles ne font pas exception. Pour garder le contrôle, les gestionnaires doivent d’abord comprendre ce qui alimente cette hausse. Plusieurs facteurs sont en cause : le type d’entretien réalisé, la pénurie de main-d’œuvre, le vieillissement et la complexité des véhicules, sans oublier les difficultés d’approvisionnement.
Le type d’entretien
Si l’inflation a contribué à l’augmentation du prix des pièces, des matières premières, des pneus et du verre, elle n’explique pas tout. Ces hausses s’ajoutent à une évolution du type de travaux réalisés dans les ateliers.
Face à la demande, bien des ateliers se concentrent sur les réparations urgentes au détriment de la maintenance préventive. Or, celle-ci demeure indispensable pour préserver la durabilité et réduire les coûts à long terme. Lorsqu’elle est reportée, les défaillances surviennent plus souvent, entraînant des réparations plus coûteuses et des véhicules immobilisés plus longtemps.
La main-d’œuvre
Le Canada connaît une pénurie durable de techniciens qualifiés, liée au vieillissement de la main-d’œuvre et au manque de relève. Cette situation s’explique en partie par la baisse du taux de natalité, la diminution du nombre de jeunes intéressés par les métiers techniques et la valorisation excessive des études universitaires au détriment des carrières dans les métiers spécialisés.
La pandémie de COVID-19 n’a fait qu’accentuer cette tendance, en accélérant les départs à la retraite et en compliquant l’embauche de nouvelles recrues, notamment parmi les jeunes et les femmes.
Pour les parcs de véhicules, cette pénurie se traduit par des délais de réparation plus longs et par une dépendance accrue envers des fournisseurs externes. L’externalisation entraîne souvent des coûts supplémentaires, à cause des tarifs horaires plus élevés et des temps d’attente prolongés. Par ailleurs, pour conserver leurs mécaniciens, les entreprises doivent offrir de meilleurs salaires, ce qui augmente inévitablement les coûts d’entretien et de réparation.
Les véhicules
Les véhicules modernes sont plus sophistiqués que jamais. Les systèmes de sécurité avancés tels que les dispositifs d’évitement de collision renforcent la sécurité tout en compliquant les réparations. Ces technologies exigent des outils de diagnostic spécifiques et du personnel formé, entraînant une hausse des coûts de main-d’œuvre et de pièces. Faute d’équipements adaptés, bien des ateliers internes doivent se tourner vers des centres spécialisés.
Le vieillissement du parc aggrave également la situation : prolonger la durée de vie des véhicules entraîne des réparations plus nombreuses et plus onéreuses, ce qui alourdit le coût total de possession au fil du temps.
Les chaînes d’approvisionnement
La situation s’améliore peu à peu, mais les chaînes d’approvisionnement restent sous tension. Faute de véhicules neufs ou de pièces disponibles, les entreprises conservent leurs véhicules plus longtemps, ce qui alourdit les coûts d’entretien. Et quand une pièce manque, il faut souvent la payer plus cher pour remettre le véhicule en service, au prix de délais supplémentaires.
Certains parcs entrevoient toutefois un allègement de ces pressions grâce à l’arrivée des véhicules électriques (VÉ). Malgré les ambitions environnementales, leur adoption demeure prudente, principalement à cause des coûts d’achat perçus comme élevés. Pourtant, les économies sur le carburant et l’entretien sont bien réelles. D’après une étude de la Ville de New York, les véhicules légers électriques permettent de réduire les coûts d’entretien d’environ 70 % par rapport à leurs équivalents à essence.
Mieux comprendre ce qui fait grimper les coûts d’entretien aide à agir plus efficacement. Planifier le remplacement des véhicules au bon moment demeure la meilleure façon de maîtriser les dépenses