Coûts exorbitants, rendement médiocre

De nombreux dirigeants politiques se sont lancés dans la poursuite aveugle d’un avenir 100 % électrique, dans lequel les motorisations thermiques « diaboliques » seraient reléguées au passé. Cette obsession malsaine pour un objectif unique fait fi des conséquences, notamment sur le bien-être de la population et l’économie.
Un silence opportun
Les politiciens portés par cette ambition vivent dans une chambre d’écho qu’ils ont eux-mêmes créée, n’écoutant que les partisans de cet objectif irréaliste. Bon nombre de ces partisans – universitaires, scientifiques, ONG et médias – reçoivent d’ailleurs des fonds de ces mêmes politiciens. Les faits remettant en cause cette vision, et démontrant sa futilité, sont commodément ignorés.
Mais l’ambition aveugle ne peut surpasser la réalité, et les marchés finissent toujours par réagir. Cette réaction a commencé, et elle s’est parfois révélée brutale.
Début 2024, les données ont révélé une chute alarmante de la valeur résiduelle des VE, provoquant un grand malaise dans les secteurs de la location et des parcs de véhicules. Une étude américaine d’avril 2024 a montré qu’en un an, les VE d’occasion avaient perdu 31,8 % de leur valeur, contre seulement 3,6 % pour les véhicules thermiques.
Situation critique
En janvier 2025, les entreprises de location et les gestionnaires de parc au Royaume-Uni faisaient face à une situation critique. Une importante association professionnelle a déclaré que les sociétés de location n’avaient survécu à une chute de 60 % de la valeur des VE d’occasion, depuis 2022, que grâce aux prix soutenus des véhicules thermiques, qui ont compensé les pertes.
La dépréciation a été tout aussi brutale pour les particuliers. En août 2024, le magazine Wired rapportait que certains VE perdaient 50 % de leur valeur en un an. Un modèle haut de gamme allemand perdait plus de 600 $ par jour, ce qui effaçait presque entièrement sa valeur de revente en moins de 12 mois. Au Royaume-Uni, la Ford Mustang E a perdu 52 % de sa valeur, tout comme la Polestar 2.
Changement de stratégie
En novembre 2024, lors d’un appel avec les investisseurs, le directeur financier de Porsche a annoncé que la marque devrait revoir sa stratégie axée sur les VE. Le nouveau Macan électrique et la Taycan n’atteignaient pas leurs objectifs de vente. Les valeurs de revente de la Taycan s’effondraient. Porsche n’est pas la seule dans ce cas.
Les milliards de dollars de fonds publics investis pour subventionner le développement et la vente de ces VE peu performants et à dépréciation rapide ont généré un rendement médiocre.
En novembre 2024, le grand espoir européen d’une production locale de batteries, l’entreprise suédoise Northvolt, a déposé son bilan (Chapter 11) auprès d’un tribunal américain. L’Europe et le Canada espéraient que Northvolt réduirait la dépendance occidentale envers les fournisseurs chinois, qui contrôlent 85 % de la production mondiale. Le slogan de Northvolt était « Faire entrer le pétrole dans l’histoire ».

Contrat annulé
La chute de Northvolt a commencé en juin 2024, lorsque BMW AG a annulé une commande de plusieurs milliards de dollars. En 2025, Northvolt a fait faillite. L’entreprise construisait une usine au Québec, après avoir convaincu les gouvernements fédéral et provincial d’investir des milliards. À ce jour, le gouvernement du Québec a investi 270 millions de dollars et la CDPQ (Caisse) 200 millions. Les contribuables québécois risquent donc de perdre 470 millions. Heureusement, comme l’usine n’est pas terminée, cela ne représente qu’une fraction des 4,2 milliards promis par Ottawa et Québec.
Retards de construction
Ce n’est pas le premier revers pour les efforts de production de batteries dans l’Ouest et au Canada. En juillet 2024, Umicore a suspendu la construction d’une usine de batteries pour VE de 2,7 milliards de dollars à Loyalist Township, près de Kingston, en Ontario. Umicore a invoqué des indicateurs très négatifs pour le marché des VE, nuisant à la demande en batteries. L’entreprise n’a fourni aucune date de reprise du chantier.
Voici deux exemples seulement dans le secteur des batteries. Des milliards de dollars de fonds publics ont été engagés pour soutenir cette filière, alors que d’autres industries pourraient offrir un meilleur rendement.
La fin des illusions électriques…