Englobe : une gestion de parc stratégique pour soutenir sa croissance
Au cours de la dernière décennie, Englobe a connu une croissance exponentielle qui lui a permis de compter maintenant plus de 3400 membres d’équipe à travers le Canada. Le modus operandi de la firme spécialisée en ingénierie et en services environnementaux repose sur les acquisitions qui se succèdent à un rythme assidu et soutenu.
Une gestion de flotte centralisée s’avérait essentielle pour soutenir son expansion. « Quand tu ajoutes une nouvelle compagnie, tu ajoutes aussi une culture et un parc », explique Stéphane Bisaillon, gestionnaire de parc corporatif | Gestion immobilière et approvisionnement pour Englobe. Son arrivée, il y a quatre ans, coïncide avec la création d’un département dédié à la logistique de cette flotte comptant quelque 350 véhicules répartis à travers le territoire canadien. Elle marque également le coup d’envoi de la mise en place d’un plan de remplacement quinquennal ayant pour objectifs de diminuer les bris, d’améliorer l’efficacité énergétique, d’accroître la fiabilité et de minimiser les temps d’immobilisation. Établi sur une base annuelle de 20 %, avec une visée de durée de possession moyenne entre cinq et sept ans, le projet, « développé avec les départements Finances, Légal, Ressources humaines et Opérations », est en voie d’être adopté.
Autrefois à la charge de la branche des opérations, la logistique de l’entièreté du parc repose aujourd’hui entre les mains de deux individus. M. Bisaillon, secondé par Nancy Mercier, coordonnatrice corporative, a ainsi hérité de la tâche d’instaurer une structure pour « amener les clients internes à dépenser le moins d’énergie possible dans la gestion de ce département. Mon emploi consiste à mettre en place des politiques, des directives, de même qu’à encadrer les gens, leur donner des outils de travail et les entraîner vers une culture corporative », souligne le responsable, « au lieu de laisser chacun gérer ses véhicules par lui-même. »
Cure de rajeunissement en vue
L’absence de structure initiale a fait en sorte que de nombreuses divisions, ou centres d’opérations (CO) dans le jargon de l’entreprise, possèdent des véhicules âgés de dix, et même douze ans qui cumulent jusqu’à 200, voire 300 000 kilomètres au compteur. « Sans plan de remplacement, ils se brisent et ça devient impossible de s’améliorer. » Un remplacement régulier, combiné à l’évolution des technologies, permet de réaliser des économies de carburant substantielles à court et moyen terme, ainsi que d’avoir une meilleure empreinte environnementale.
Parti d’une page « presque » blanche, M. Bisaillon s’attelle à « revoir et simplifier les façons de faire » en centralisant les opérations liées à ces « outils de travail » essentiels à la concrétisation de projets. De surcroît, il veille à ce que chaque CO reçoive le ou les véhicules les mieux adaptés à ses besoins. Un exercice qui exige une analyse pointue, compte tenu de la diversité des secteurs dans lesquels les ramifications de l’entreprise opèrent (transport, bâtiments, environnement, énergie et eau).
Malgré la variété de terrains et d’environnements dans lesquels évoluent les véhicules, M. Bisaillon soutient que l’ensemble du parc est « relativement facile à gérer ». Composé à 85 % de camionnettes de marque Ford (F-150, F-250, Ranger et Maverick), il ne compte qu’une infime partie d’utilitaires et de fourgonnettes pleine grandeur. « Nos principaux enjeux sont que beaucoup d’entre eux ne se déplacent pas nécessairement en milieu urbain ou selon un horaire régulier de jour. Il arrive même que certains soient sur la route deux ou trois semaines d’affilée. »
Ces spécificités font en sorte qu’une électrification complète n’est pas envisageable pour l’instant. « Lorsqu’on aura avoir 1 000 km d’autonomie avec les batteries, on pourra introduire des VÉ à travers l’entreprise sans problème, car il n’y aura plus de contrainte opérationnelle. » Pour le moment, M. Bisaillon estime que le potentiel électrique se limite à 50 véhicules, dont un peu plus de la moitié (26) pourrait être des purs véhicules électriques. Par conséquent, la transition s’effectue présentement par des modèles dotés d’une motorisation hybride.
Un outil d’évaluation indispensable
Pour arriver à ce constat, il s’appuie sur l’évaluation de la durabilité des véhicules électriques (Electric Vehicle Sustainability Assessment [EVSA]). Ce précieux outil collige les données amassées au cours des douze derniers mois dans le système de gestion intégré, lequel inclut la télémétrie véhiculaire. M. Bisaillon ajoute que le recours à son partenaire de service de gestion de parc Holman permet du même coup d’économiser sur le plan de la main-d’œuvre. Il admet que sans ces « aides », son département aurait besoin d’au moins cinq membres de plus à l’équipe pour soutenir le rythme actuel.
Le coût total de possession (Total Cost of Ownership [TCO]), le Right Sizing et un cycle de vie plus court sont autant d’éléments essentiels à la planification des achats. Le TCO est « un indicateur qui me motive. Ce bel outil me permet de challenger les gens parce qu’ils ont beaucoup de préjugés face à l’aspect opérationnel. Mais quand on arrive avec des chiffres, ce sont des faits impossibles à contredire ». L’utilisation de chaque véhicule doit également être justifiée, et doit rapporter. Pour s’assurer de faire ses frais, M. Bisaillon a parfois recours à la location saisonnière ou à court terme (entre 6 et 24 mois). Actuellement, ils sont environ 50 véhicules (soit autour de 14 % du parc) à être régis de la sorte.
La gestion de flotte reste trop souvent reléguée à l’arrière-plan, alors qu’elle influence directement l’efficacité, les frais d’exploitation et les bénéfices. Pour M. Bisaillon, il est temps de lui redonner la place qu’elle mérite : celle d’un levier stratégique essentiel au bon fonctionnement de l’entreprise et d’une meilleure efficience énergétique.


