Pneus toutes saisons, pneus 4 saisons ou pneus d’hiver : que choisir ?
Dans quels cas les pneus 4 saisons sont-ils la meilleure option pour votre parc de véhicules ?
Le choix des pneus pour un parc de véhicules était autrefois assez simple. Dans certaines régions du Canada, les pneus toutes saisons répondaient aux besoins toute l’année. Ailleurs, ils suffisaient pour les mois plus doux, mais il fallait impérativement passer aux pneus d’hiver dès que les températures chutaient.
Depuis quelque temps, les gestionnaires de parc disposent d’une troisième option : les pneus quatre saisons. Cette catégorie récente promet le meilleur des deux mondes, avec de bonnes performances en été et une adhérence suffisante en hiver, comme en témoigne le 3PMS, symbole du flocon entouré de trois sommets apposé sur le côté du pneu.
Les pneus quatre saisons tiennent enfin la promesse que les pneus toutes saisons n’ont jamais vraiment tenue : permettre une conduite sécuritaire toute l’année, y compris en hiver. Techniquement, ce sont des pneus toutes saisons qui répondent également aux exigences de la certification 3PMS.
« Les pneus quatre saisons portent le pictogramme 3PMS, donc ils offrent une bien meilleure traction en hiver que les pneus toutes saisons classiques », explique Ugo Desgreniers, directeur de la stratégie produit chez Stox Distribution.
À première vue, les pneus quatre saisons semblent donc être l’option idéale. Pourquoi acheter deux jeux de pneus par véhicule, quand un seul pourrait suffire pour toute l’année ? La réponse tient en un mot : compromis.
Le compromis des pneus quatre saisons
Conçus pour affronter une grande diversité de conditions, des chaussées sèches aux routes enneigées ou glacées, les pneus quatre saisons restent un compromis. Ils ne rivalisent pas avec les pneus d’été par temps chaud, ni avec les pneus d’hiver dans des conditions hivernales extrêmes.
« Les pneus quatre saisons sont d’excellents produits, mais ils ne remplacent pas des pneus d’hiver conçus spécifiquement pour ces conditions », explique Ian McKinney, chef de produit principal chez Bridgestone. « Si vous devez affronter un hiver rigoureux, avec de fortes accumulations de neige ou des routes verglacées, les pneus d’hiver demeurent la solution de référence. »
Cela dit de nombreux gestionnaires de parc sont prêts à accepter ce compromis. Éviter l’achat de deux ensembles de pneus, ne pas avoir à faire le changement deux fois par an ni à payer pour l’entreposage représente un avantage non négligeable.
Une popularité croissante
Ugo Desgreniers observe une nette augmentation de la popularité des pneus quatre saisons. « Ils sont très populaires dans toutes les provinces, sauf au Québec », souligne-t-il. « Avant, les gens achetaient surtout des pneus toutes saisons, mais ils ont maintenant accès à des pneus quatre saisons offerts par la plupart des marques. Ce segment est en forte croissance. »
Quant aux automobilistes québécois, Desgreniers rappelle qu’ils ne veulent pas faire de compromis en matière de sécurité hivernale. « Tous les conducteurs du Québec ont déjà utilisé des pneus d’hiver, notamment en raison de la loi qui les rend obligatoires en saison hivernale », explique-t-il. « Ces conducteurs continuent de privilégier les vrais pneus d’hiver pour assurer une sécurité maximale, contrairement aux pneus quatre saisons, dont la performance reste inférieure en conditions hivernales extrêmes. »
C’est un point important à garder en tête pour les responsables de parc. Dans les régions où les hivers sont modérés, les pneus quatre saisons peuvent représenter un compromis acceptable. En revanche, au Québec ou dans le nord des provinces où la neige et la glace sont fréquentes, les pneus d’hiver conservent un net avantage en matière d’adhérence.
Une offre plus vaste
À leur lancement, les pneus quatre saisons étaient proposés en tailles limitées et offraient des performances restreintes. Aujourd’hui, souligne Desgreniers, ils sont disponibles pour pratiquement tous les types de véhicules présents sur le marché. Et ils couvrent une large gamme de prix, un critère important pour les gestionnaires de parc.
La bonne nouvelle, ajoute-t-il, c’est qu’il n’est pas nécessaire de dépenser une fortune pour se procurer un bon pneu quatre saisons. Certaines options à bas prix peuvent cependant être plus bruyantes et s’user un peu plus vite. « Mais si vous optez pour un pneu quatre saisons haut de gamme, vous obtiendrez une longévité comparable à celle d’un pneu toutes saisons, avec une traction nettement supérieure sur neige et glace. »
Un calcul économique
Pour bon nombre de gestionnaires, le choix entre un seul jeu de pneus quatre saisons ou un duo pneus d’hiver et pneus toutes saisons pour l’été repose avant tout sur un calcul économique.
Chaque gestionnaire doit se poser la question suivante : est-il plus rentable d’investir dans des pneus quatre saisons à remplacer tous les deux ou trois ans (selon le kilométrage annuel), ou vaut-il mieux acheter un jeu de pneus d’hiver et un jeu de pneus toutes saisons, à utiliser chacun la moitié de l’année, sans devoir les remplacer puisque les véhicules seront revendus dans quatre ou cinq ans ?
Bref, même si les pneus quatre saisons représentent une solution intéressante, il est essentiel d’y réfléchir sérieusement avant de les adopter à grande échelle. Ce type de pneu reste un compromis. Il peut convenir pendant les mois doux, mais dans un contexte hivernal difficile, la prudence recommande toujours d’opter pour des pneus d’hiver spécialisés.
Comme l’explique James McIntyre, vice-président principal des ventes Canada et du développement produit en Amérique du Nord chez Sailun Tire Americas : « Les pneus quatre saisons se portent très bien en milieu urbain, où l’espace pour entreposer un deuxième jeu est limité, et où le climat est plus clément ou les trajets sont courts. » Il ajoute : « Tous ceux qui doivent parcourir une longue distance sur les autoroutes de la série 400 en Ontario vous le diront : mieux vaut avoir de vrais pneus d’hiver. »