close-btn

Bien choisir son équipement pour l’hiver

Au Canada, adapter son parc de véhicules de déneigement est essentiel pour réussir.

Au Canada, l’hiver ne fait pas dans la demi-mesure. Si vous êtes responsable d’un parc de véhicules de déneigement, la tâche est de taille. Pour y faire face, mieux vaut porter une attention rigoureuse à la configuration des camions poids moyen affectés au déneigement.

Passer au poids moyen

Pour bon nombre de gestionnaires de parc, tout commence par une question simple : une flotte de camions poids moyen est-elle vraiment nécessaire, ou une solution plus économique suffirait-elle ?

« Tout dépend de plusieurs facteurs, comme le type de chasse-neige et d’équipement, la taille et la configuration des stationnements à déneiger, ou encore l’itinéraire », explique Joe Birren, directeur régional de l’ingénierie chez Holman. « Il est essentiel de définir clairement la mission de chaque véhicule dès le départ. »

Vos opérations ciblent-elles surtout des sites résidentiels, commerciaux, industriels, ou un mélange des trois ? Et à quoi ressemblent ces sites en termes de taille et d’aménagement ?

« Même certains sites commerciaux ou industriels peuvent être difficiles à desservir avec un camion poids moyen, voire avec une camionnette à roues jumelées », précise M. Birren. « Les ruelles sont parfois trop étroites, et la configuration des stationnements peut compliquer les manœuvres. »

Sur de grands espaces, comme les stationnements de centres commerciaux, un camion poids moyen avec un chasse-neige plus large se révèle plus adapté.

Camion saisonnier ou polyvalent ?

Il est également essentiel de se demander si les camions seront utilisés exclusivement pendant l’hiver, puis mis au repos jusqu’à la saison suivante, ou s’ils seront réaffectés à d’autres tâches une fois la neige disparue.

« Que comptez-vous faire de ce camion une fois l’été arrivé ? », demande Joe Birren. « Allez-vous y installer une benne ou un plateau pour des travaux d’aménagement paysager, par exemple ? Sera-t-il utilisé pour du remorquage ? Ou restera-t-il inutilisé en attendant l’hiver suivant ? »

Taille et poids du chasse-neige

La taille du chasse-neige envisagé est un autre élément clé à considérer. D’après M. Birren, tout dépend des spécifications et du trajet à couvrir, mais un camion de trois quarts de tonne peut généralement être équipé d’un chasse-neige droit de huit pieds au maximum.

« Au-delà de cette taille, l’avant du véhicule ne peut plus supporter le poids ni les contraintes imposées par une lame plus longue », explique-t-il. « Une lame en acier ou en acier inoxydable peut facilement dépasser les mille livres. Si vous l’installez à l’avant d’un camion trois quarts de tonne, il faudra probablement prévoir un système de nivellement. »

Une autre possibilité serait d’opter pour un chasse-neige composite, souvent plus léger qu’un modèle traditionnel en métal, qui peut peser jusqu’à mille livres. Mais M. Birren le déconseille dans certains cas, selon l’utilisation prévue. « Dans un contexte commercial difficile, si vous accrochez un coin de bâtiment, un gros rocher ou un trottoir avec une lame en polyéthylène, elle risque de se fissurer, car elle est moins résistante », explique-t-il.

Un détail que beaucoup d’exploitants de parc négligent, c’est la largeur du camion par rapport à celle du chasse-neige quand la lame est complètement pivotée, ainsi que le rayon de braquage du véhicule. « Une lame droite peut paraître suffisante tant qu’elle est bien dans l’axe du camion », explique M. Birren. « Mais une fois qu’elle est tournée de côté, elle ne dégage plus toute la largeur de la voie. Elle ne couvre plus entièrement l’empreinte du camion, ce qui crée une situation déséquilibrée : deux roues roulent sur une chaussée déneigée, pendant que les deux autres restent dans la neige. »

Pas besoin de surdimensionner

Si votre parc intervient sur des chantiers particulièrement exigeants, comme le déneigement des autoroutes après une tempête, un camion de classe 6 à 8 équipé de lames extensibles latérales peut être tout indiqué. Mais à moins d’avoir réellement besoin d’un tel gabarit pour ce type d’opération, M. Birren explique qu’un plus gros camion n’est pas toujours le meilleur choix.

« Certains camions de classe 5 peuvent être équipés de lames extensibles de 8,5 à 11 pieds, tout en offrant une capacité de remorquage accrue pour une utilisation hors saison », ajoute-t-il.

Quand on monte en gabarit, il faut aussi s’attendre à une hausse des coûts d’achat, d’entretien, de carburant et de réparation, prévient-il. « Et selon l’usage prévu, un moteur diesel n’est pas forcément indispensable. En optant pour un moteur à essence, on peut alléger la partie avant du camion d’environ 900 livres et économiser plus de 12 000 dollars, ce qui est loin d’être négligeable lorsqu’on installe une lame de plus de 1 000 livres à l’avant. Il faut aussi tenir compte du type de suspension ainsi que de la capacité des essieux avant et arrière. Et si nécessaire, pensez à ajouter des contrepoids pour assurer une bonne répartition du poids et une traction optimale. »

M. Birren souligne que le débat entre diesel et essence ne date pas d’hier, et qu’il est loin d’être tranché. « Beaucoup s’imaginent encore qu’un moteur diesel est indispensable pour déneiger », dit-il. « Mais ce n’est plus forcément le cas avec les moteurs à essence d’aujourd’hui, qui sont devenus à la fois plus puissants et plus fiables. Là encore, tout dépend des exigences de l’application. »

Besoins électriques, et plus encore

Au-delà du chasse-neige lui-même, il faut aussi prendre en compte les besoins électriques accrus du véhicule, notamment pour l’ajout d’équipements comme des alternateurs doubles, des batteries auxiliaires, un éclairage extérieur renforcé, des gyrophares, des balises, des radios et autres dispositifs électroniques.

La transmission intégrale est fortement recommandée, tout comme les différentiels autobloquants, précise M. Birren. Il déconseille d’acheter un camion directement chez un concessionnaire sans avoir vérifié en détail ses caractéristiques techniques, et recommande plutôt de le commander en usine avec les spécifications adaptées à l’usage prévu.

« Le camion en démonstration chez le concessionnaire n’est pas forcément équipé d’un ensemble chasse-neige, et peut simplement être doté d’une suspension et d’un essieu avant standards », souligne-t-il. « Y installer une lame de 1 000 livres pourrait alors poser de sérieux problèmes. »

Si un épandeur de sel ou de sable est également installé à l’arrière du camion, il faut s’assurer que le véhicule peut supporter cette charge supplémentaire, que l’essieu arrière et la suspension sont suffisamment dimensionnés, et que le câblage nécessaire est en place pour alimenter le moteur électrique de l’épandeur ainsi que les feux additionnels. Il y a donc de nombreux points à valider en amont.

Véhicules légers

Voir grand, commencer petit

Voir grand, commencer petit

Les poids lourds passent à l’électrique… mais de façon mesurée.

Véhicules moyens

 Bien choisir son équipement pour l’hiver

Bien choisir son équipement pour l’hiver

Au Canada, adapter son parc de véhicules de déneigement est essentiel pour réussir.

Poids lourds et spécialité

Planifier pour un avenir résilient

Planifier pour un avenir résilient

La pandémie de COVID-19 a mis en lumière bien des choses, y compris des façons d’anticiper les défis futurs en matière d’approvisionnement en véhicules de parc.