UAP : une gestion de flotte stratégique au service de 300 magasins
Au-delà de sa marque phare NAPA, la grande famille UAP regroupe également Traction, Altrom, CMAX, Fleet Spec, Saniquip Bergor et Master Sourcing. Son réseau diversifié repose sur une flotte de 2 000 véhicules corporatifs, un atout essentiel pour répondre efficacement aux besoins de ses clients à travers le pays.
Ce parc impressionnant, qui dessert ses quelques 300 magasins répartis à travers le Canada, est régi par Sabrina Marion-Massé, cheffe matériel roulant chez UAP inc. Les franchisés, ou associés, explique-t-elle, gèrent indépendamment leurs propres flottes. Ils bénéficient par ailleurs d’un accompagnement personnalisé et ont accès aux ententes corporatives, notamment pour les assurances, ainsi qu’à des prix préférentiels avec les constructeurs. « C’est à eux de choisir. On ne leur impose rien. »
Pour les livraisons quotidiennes, UAP fait appel à des VUS compacts, qui comptent pour plus de la moitié de ses véhicules de fonction. Simples à manœuvrer en zone urbaine, ces petits utilitaires répondent efficacement à la mission du groupe. « Notre priorité, c’est de servir nos ateliers le plus rapidement possible et d’être un partenaire de choix pour eux. »
Les 400 véhicules destinés aux représentants proviennent aussi du segment des VUS. Ils sont tous dotés d’une transmission intégrale, afin d’être adaptés aux conditions hivernales. Ils disposent également de sièges électriques, pour un confort optimal sur de longues distances, de même que d’un ensemble complet de systèmes d’aide à la conduite (ADAS). « La sécurité est au cœur de nos préoccupations », insiste Mme Marion-Massé. « Nous sélectionnons de facto le groupe de sécurité des constructeurs — alerte de collision, angle mort, etc. — pour diminuer les risques d’accident. »
Des solutions adaptées au terrain
L’équipe a également su faire preuve de créativité quand est venu le temps de remplacer certains formats de véhicules qui n’étaient malheureusement plus proposés sur le marché. « Au lieu de petits cargos vans, on a maintenant recours à des camionnettes hybrides sur lesquelles on installe un cap. » Mi-utilitaires et mi-fourgons, elles fournissent la flexibilité nécessaire tout en répondant aux critères de sécurité, d’efficacité énergétique, financière et opérationnelle recherchés par l’entreprise.
Les fourgons classiques eux, trouvent toujours leur pertinence pour les livraisons de plus gros volumes. Mme Marion-Massé mentionne que leur choix s’est récemment porté sur un modèle diesel à quatre cylindres, offert par un constructeur qui a su conjuguer capacité, économies de carburant et réduction des émissions.
Dans sa volonté d’abaisser son empreinte carbone, UAP a décidé d’aller plus loin. Avec un projet pilote de 100 véhicules entièrement électrifiés, elle explore l’ensemble des implications logistiques, techniques et opérationnelles liées à cette transition énergétique. « Nos magasins de pièces sont un laboratoire vivant. Nous voulions expérimenter nous-mêmes les beautés et les enjeux du mode de vie électrique, dans l’optique d’être outillés pour soutenir le mieux possible nos clients. »
Avant d’intégrer le portfolio de la flotte, chaque nouveau modèle est testé sur une période d’au moins deux semaines pour en identifier les forces et les faiblesses. « J’ai conduit tous les véhicules que j’ai achetés », témoigne la gestionnaire. « Je les connais bien. Ça me permet de mieux épauler mes équipes et de pouvoir répondre à leurs questions. J’ai même essayé un VE durant l’hiver en pleine tempête de neige ! »
Un éventail d’outils
Pour superviser un parc aussi varié, toutes les données sont numérisées. La télématique est intégrée sur l’ensemble des véhicules par l’entremise d’un fournisseur de gestion de flotte pour suivre en temps réel les entretiens, la consommation, les arrêts et les distances parcourues. « Tout est observé et optimisé afin que l’on puisse prendre les bonnes décisions au bon moment, toujours dans une optique de trois choses : sécurité, efficacité financière et opérationnelle. »
Ainsi, dès qu’un véhicule commence à être trop souvent immobilisé, l’heure de sa retraite sonne et il prend la route de l’encan. La durée d’utilisation, qui se situe entre trois et cinq ans, est intrinsèquement liée à la fiabilité sur le terrain. « Chaque véhicule doit pouvoir répondre à notre engagement d’entreprise de livrer dans des délais rapides et efficaces, et ce, quotidiennement. Notre flotte doit toujours être en mouvement. »
En plus des nombreux outils, UAP met à disposition de ses associés une équipe dédiée. « On les accompagne à toutes les étapes. Parfois, ça va jusqu’à leur trouver des véhicules ». Cette approche collaborative s’étend également à la manière dont UAP entretient et répare ses propres véhicules. Ici, pas de centre interne ; on fait appel à des ateliers mécaniques… qui sont aussi ses clients. « On croit beaucoup à la relation gagnant-gagnant. Si un de nos associés peut devenir fournisseur de services, nous privilégions cette option ». L’idée consiste à bâtir un rapport de confiance avec ceux qui entretiennent les véhicules, tout en soutenant l’écosystème UAP.
Mme Marion-Massé aborde avec un bémol la question des mécaniques qui propulseront sa flotte de demain. La volonté est là, mais la prudence est de mise. « Je crois à une électrification de plus en plus importante. Mais il faut le faire de façon stratégique, pour ne pas impacter nos clients ».
UAP veut être un acteur responsable, mais pas au détriment du service. « Ce qui me guide, c’est toujours la même chose. Est-ce sécuritaire ? Est-ce que nos gens apprécient leur outil de travail ? Est-ce que ça a du sens financièrement et opérationnellement ? » En attendant l’arrivée de modèles plus adaptés, l’entreprise mise sur les hybrides et les motorisations frugales. « On ne sera pas les premiers à électrifier toute notre flotte. Mais quand on le fera, ce sera bien fait ».
Redonner au suivant
Tout en explorant attentivement les nouvelles avenues qui définiront son parc du futur, Sabrina Marion-Massé aspire à partager l’expérience acquise tout au long de son parcours. En février 2025, elle a été nommée Fleet Professional of the Year au Canada par l’Automotive Fleet & Leasing Association (AFLA), un honneur qu’elle accueille avec humilité. « J’ai eu des mentors qui m’ont soutenue, écoutée, challengée. Aujourd’hui, je veux redonner autant que j’ai reçu. Je fais des conférences, je m’implique, je fais même un MBA pour éventuellement enseigner à temps partiel ».
Pour ceux qui désirent améliorer l’efficacité de leur flotte, tout repose sur quelques principes simples : « Prendre un pas de recul. Regarder ses données, ses pratiques, mais surtout, aller voir ce qui se fait ailleurs. Le réseau est puissant. À plusieurs, on a toujours de meilleures idées ».