Gagner du temps, économiser de l’argent et réduire l’entretien
Les systèmes de freinage régénératif constituent un atout majeur pour les parcs dotés de véhicules hybrides ou électriques. (Crédit : General Motors)
Les solutions de télématique modernes offrent aux parcs une vision précise des économies d’entretien. (Crédit : Geotab)
Les systèmes de freinage régénératif offrent d’importants avantages aux parcs.
Quiconque a déjà conduit un véhicule hybride ou électrique connaît le principe du freinage régénératif. En résumé, un moteur ou un générateur électrique est utilisé pour ralentir le véhicule lorsque le conducteur relâche l’accélérateur. L’objectif est de transformer l’énergie cinétique ainsi créée en électricité afin de recharger la batterie et d’augmenter l’autonomie du véhicule.
De nombreux véhicules hybrides et électriques utilisent ce qu’on appelle la régénération en roue libre, qui accentue la force de freinage lorsque l’accélérateur est relâché et que le véhicule se met à ralentir naturellement.
Régénération au freinage
Il existe aussi la régénération au freinage, qui s’ajoute au système mécanique lorsque le conducteur freine, ainsi qu’une version plus sophistiquée, le freinage régénératif combiné, qui répartit automatiquement la force entre les deux systèmes selon les conditions de conduite. Dans ce cas, le véhicule équilibre le freinage par friction et le freinage régénératif selon la disponibilité de ce dernier et l’action du conducteur. L’objectif est de récupérer un maximum d’énergie afin d’améliorer le rendement énergétique et l’autonomie du véhicule.
Ces systèmes demandent un temps d’adaptation. Le conducteur peut avoir l’impression que les freins « frottent » à chaque relâchement de la pédale d’accélérateur ou lorsqu’un étrier reste bloqué.
Des résultats probants
Pour les parcs, où le coût total de possession et l’efficacité opérationnelle sont essentiels, les véhicules équipés de systèmes de freinage régénératif offrent plusieurs avantages.
Selon M. Vik Sridhar, directeur principal chez Geotab, les données recueillies sur le terrain mettent en évidence les avantages concrets pour les parcs qui utilisent ce type de véhicules.
En se concentrant sur les hybrides rechargeables, les données comparant deux groupes (l’un rechargeant systématiquement le véhicule pour maximiser l’autonomie électrique, l’autre utilisant surtout le moteur à combustion) révèlent que le premier groupe a réduit ses coûts d’exploitation de 45 % et sa consommation de carburant de 73 %.
M. Sridhar souligne aussi que les données internes de Geotab révèlent d’importantes économies de pièces et d’entretien comparativement aux systèmes de freinage classiques.
« Nos études démontrent qu’avec les systèmes régénératifs, la durée de vie des plaquettes de frein est plus de trois fois supérieure », explique-t-il. « Dans certains cas, nous avons observé des véhicules parcourant 100 000 km avant de devoir remplacer les plaquettes. »
Ces résultats montrent que les parcs peuvent non seulement réduire leur consommation de carburant, mais aussi les coûts d’entretien et les temps d’immobilisation, améliorant ainsi leur efficacité et leur rentabilité. « Chaque fois qu’un véhicule doit être immobilisé pour un entretien, il ne rapporte plus rien », rappelle M. Sridhar. En d’autres termes, moins d’entretien se traduit par une meilleure disponibilité des véhicules.
Considérations d’entretien
Cela dit, certains points exigent une attention particulière. Comme l’explique Mme Holly Vollant, gestionnaire du remarketing nord-américain chez Holman, les véhicules hybrides nécessitent un suivi rigoureux, tant pour les réparations courantes que pour l’entretien de leurs composants spécifiques. Les systèmes de freinage régénératif nécessitent des inspections régulières des pièces mobiles, notamment les ressorts, les sabots, les étriers et les disques, afin d’éviter la corrosion, notamment dans les régions exposées à la neige, à la glace ou à une forte humidité. Par ailleurs, le freinage régénératif influe sur l’usure et la performance des pneus, qui doivent être vérifiés régulièrement, ce qui peut amener les parcs à planifier des remplacements plus fréquents.
Même si certains composants, comme les plaquettes, sabots et disques, s’usent moins vite, ils doivent quand même être inspectés. M. Sridhar indique que certains parcs, notamment ceux exploitant des véhicules de livraison, procèdent à une inspection annuelle des freins. Cela permet aux techniciens de nettoyer les éléments, de lubrifier les axes d’étrier et les points de contact des plaquettes pour éviter la rouille, principale cause de grippage des pièces.
M. Sridhar précise qu’en matière d’entretien et de service sur les véhicules hybrides équipés de freinage régénératif, les intervalles doivent être fondés sur l’usure réelle plutôt que sur une distance prédéterminée, sous peine de gaspiller du temps et de l’argent.
Formation des conducteurs
La formation des conducteurs joue un rôle clé pour tirer pleinement parti du freinage régénératif. Selon M. Sridhar, les données montrent que les taux de récupération d’énergie les plus élevés sont obtenus lorsque les conducteurs ralentissent progressivement et anticipent leurs arrêts, plutôt que de freiner brusquement au dernier moment.
Autre constat intéressant : une bonne formation des conducteurs peut aussi avoir un impact direct sur les coûts d’entretien. M. Sridhar recommande par exemple d’apprendre aux conducteurs à effectuer volontairement quelques freinages fermes à vitesse élevée chaque semaine.
« Cela permet de garder les disques et les plaquettes propres et fonctionnels, explique-t-il, et contribue à prolonger la durée de vie des composants tout en réduisant les besoins d’entretien. »
Il ajoute qu’aujourd’hui, les données de télématique offrent aux gestionnaires de parc une compréhension fine du comportement des conducteurs, leur permettant d’adapter la formation et le coaching. « En intégrant ces informations à vos programmes de formation », conclut-il, « vous pouvez améliorer la conduite, l’efficacité et la rentabilité tout en exploitant pleinement les avantages du freinage régénératif. »
