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L’impact des tarifs

Analyse de l’impact réel des tarifs sur la valeur des véhicules.

De la hausse du prix des denrées alimentaires à celle des biens de consommation, la guerre commerciale actuelle touche tous les Canadiens, aussi bien dans leur vie personnelle que professionnelle. Les gestionnaires de parc ne font pas exception, particulièrement lorsqu’ils doivent planifier le renouvellement ou la revente de leurs véhicules.

« Les tarifs se font clairement sentir », affirme M. Basil Marcus, président de Foss National Leasing. « Le taux de change du dollar américain reste le facteur dominant, mais nous voyons beaucoup moins d’acheteurs américains aux enchères, et cela se répercute clairement sur la valeur résiduelle. »

Mme Holly Vollant, responsable de la revente nord-américaine chez Holman, partage cette analyse. « Les ventes transfrontalières demeurent un débouché pour les véhicules d’occasion canadiens, mais les dynamiques de prix ont beaucoup changé à cause des tarifs et de l’incertitude économique mondiale », explique-t-elle. « Les concessionnaires américains achètent toujours des véhicules canadiens pour les exporter vers les États-Unis, mais les prix sont désormais ajustés en fonction de l’inflation causée par les tarifs. Les acheteurs américains se tournent plus volontiers vers les modèles assemblés aux États-Unis (VIN commençant par 1), qui offrent souvent un meilleur rendement dans les conditions de marché actuelles. »

M. Marcus évoque aussi un enjeu encore discret, mais qui risque de prendre de l’importance pour les professionnels du secteur. « Nous recevons beaucoup de véhicules fabriqués au Canada et au Mexique, qui sont classés différemment des modèles produits aux États-Unis », explique-t-il. « Si les tarifs tardent à être levés, ces véhicules seront moins prisés aux États-Unis, et leur valeur résiduelle pourrait en souffrir. »

Mme Vollant précise que les tarifs ont eu un effet mesurable sur les valeurs de revente. « Les véhicules assemblés au Canada et au Mexique (VIN commençant par 2 ou 3) ont rapidement perdu de la valeur, avec une baisse moyenne de 15 à 20 % », explique-t-elle. « Cette correction s’est faite presque du jour au lendemain, le marché secondaire s’étant ajusté à la hausse des coûts liée aux tarifs. »

Elle ajoute que l’incertitude macroéconomique et la volatilité du marché compliquent désormais la revente des véhicules. « En plus des critères habituels comme l’année, la marque, le modèle, le kilométrage ou l’état, les professionnels de la revente doivent maintenant tenir compte du pays d’origine du véhicule », explique-t-elle. « Comme on peut l’imaginer, ce nouveau facteur peut fortement influencer la demande et, par conséquent, la valeur de revente. »

La bonne nouvelle, c’est que le marché des véhicules commerciaux reste solide, en particulier pour les camions et les fourgonnettes, souligne M. Marcus. Les utilitaires blancs continuent de bien se vendre : ils ne restent jamais longtemps sur le marché.

Des coûts d’acquisition en hausse

Les tarifs placent les gestionnaires de parc dans une situation délicate. Non seulement la revente est plus complexe, mais les coûts d’acquisition augmentent aussi. En d’autres termes, les parcs obtiennent moins pour leurs véhicules d’occasion, tout en payant plus cher pour renouveler leur flotte.

Les tarifs sur l’acier et l’aluminium, dont on parle moins aujourd’hui, continuent pourtant de se refléter dans le prix des véhicules neufs, souligne M. Marcus.

Un retour à la normale


Selon lui, malgré les pressions économiques et tarifaires qui rendent la revente plus difficile, la situation est loin d’être alarmante.

« Beaucoup disent que le marché s’est affaibli, alors qu’il est simplement revenu à la normale, comme avant la pandémie », explique M. Marcus. « Certains voient dans les tarifs et l’incertitude économique la cause d’un recul des valeurs résiduelles, mais les véhicules ne font que retrouver leur valeur d’avant la pandémie. »

En revenant sur les dernières années, M. Marcus rappelle que nous avons d’abord traversé la pandémie, puis les pénuries dans la chaîne d’approvisionnement. Ces deux crises ont créé une forte demande pour les véhicules d’occasion, les modèles neufs étant pratiquement introuvables. « Et les prix ont alors grimpé en flèche », ajoute-t-il.

D’après M. Marcus, le marché s’est désormais stabilisé. « Ce qui m’inquiète davantage, du point de vue des valeurs résiduelles, c’est que beaucoup d’entreprises ont payé leurs véhicules trop cher à cette époque », explique-t-il. « Les remises avaient disparu, les modèles étaient suréquipés, et les parcs déboursaient plus que le prix catalogue. Aujourd’hui, en les revendant, ils ont l’impression que le marché s’est affaibli. En réalité, un véhicule vaut simplement ce qu’il vaut : ils l’avaient payé trop cher au départ. »

Un bon moment pour revendre


Aux professionnels qui envisagent de conserver leurs véhicules plus longtemps que prévu par crainte de ne pas en tirer le meilleur prix, M. Marcus répond sans hésiter : non !

« Si un véhicule a atteint la fin de son cycle de vie dans le parc, la meilleure décision consiste à le revendre avant que les coûts d’entretien ne commencent à grimper », dit-il. « Je dirais même que c’est un bon moment pour revendre, car le marché est équilibré. Les prix des véhicules neufs ont légèrement baissé, les constructeurs veulent écouler leurs stocks, et les rabais sont de retour. Le neuf est un peu plus abordable, et même si les reprises sont moins élevées, une dépréciation bien maîtrisée permet de maintenir un équilibre satisfaisant. »

Pour maximiser la valeur à la revente, les gestionnaires de parc doivent revenir aux principes fondamentaux d’une gestion rigoureuse. « Les exploitants devraient veiller à maintenir les véhicules en bon état et à conserver des dossiers d’entretien complets pour optimiser leur valeur de revente », rappelle Mme Vollant.

M. Marcus partage cet avis. « Les acheteurs apprécient les véhicules de parc, car ils savent qu’ils ont été bien entretenus et suivis dans des ateliers agréés. De nombreux concessionnaires les qualifient de prêts à vendre », dit-il. « Ils les achètent un mercredi et les mettent en vente dès le lendemain, parce qu’ils sont tout simplement impeccables. C’est ça, la clé : les revendeurs ne veulent pas investir temps et argent dans la remise en état. C’est exactement ce que recherchent les acheteurs du marché d’occasion, et c’est ce que les parcs peuvent leur offrir. Tout le monde y trouve son compte. »

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